Oriane Raffin

Journaliste multimédia

Sur Facebook, les internautes s’enflamment pour le Vélib’

27 août, 2007 • Type de reportage: Articles

Aussi vite qu’il s’est installé dans le paysage parisien, le Vélib’ a envahi le site communautaire américain Facebook : plus de quarante groupes se rapportent, de près ou de loin, à ce nouveau moyen de transport. Des fans qui revendiquent haut et fort « J’ai la Vélib’ attitude », aux plus farouches opposants, qui n’hésitent pas à affirmer : « Je hais les Vélib’ », les internautes le déclinent sur tous les tons, même politiques, avec « J’aime les Vélib’ de Bertrand mais je vote quand même UMP ».

« Bourré en Vélib’ », comme son nom l’indique, rassemble des témoignages de cyclistes éméchés, appréciant, à l’instar de Bruce F., conduire sous l’emprise de l’alcool : « La sensation Vélib’ quand on est bourré est pourtant tellement agréable. » La description du groupe est d’ailleurs très claire sur les conditions d’entrée dans le club : « Tu conduis un Vélib’ quand tu es trop bourré pour rentrer autrement. » S’en suivent une série de commentaires sur les gamelles alcoolisées dont ont été victimes ces utilisateurs du Vélib’. Alexis H. prévient d’emblée les habitués : « Un pote vient de passer la night au post + 90€ + 4 pts de permis c tenduuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu d’etre bourrrrrrré en Vélib’. »

Un peu plus sage, peut-être plus utile (?), « Célib’ à Vélib’ » regroupe des utilisateurs du vélo parisien à la recherche de l’âme sœur. Une sorte d’agence matrimoniale, qui cherche des idées permettant de « reconnaître un célib’ à Vélib’ » et développe des projets de rencontres et de balades communes.

« A QUAND LE VÉLIB’ À NEUILLY-SUR-SEINE ??? »

Beaucoup moins romantique, mais plus populaire, avec ses 102 membres,« J’ai écrasé un Vélib’ » rassemble « tous les Parisiens qui possèdent une voiture et qui ont écrasé quelqu’un conduisant un Vélib’. Ça marche aussi pour ceux qui rêveraient d’écraser un Vélib’ mais qui n’osent pas salir leur pare-chocs avant ». Certains utilisateurs du groupe suggèrent même un partenariat avec Land Rover : « A chaque Vélib’ écrasé, on présente la photo au concessionnaire et on a un 4×4 gratuit avec l’autocollant ‘Velib’ Buster’. La classe quoi ! »

Autre type de classe, 106 personnes se sont réunies au sein d’un groupe revendicatif : « A quand le Vélib à Neuilly-sur-Seine ??? ». Les utilisateurs, frustrés de ne pas voir les désormais célèbres petites bornes grises de l’autre côté du périphérique réclament « de lancer cette opération dans la ville présidente pour que tous ceux qui aiment la pédale puissent en profiter ! »

Pour faire passer cette envie de Vélib’ aux plus téméraires, le groupe « Le Vélib’ est un danger » rassemble seulement huit membres mais dresse une liste impressionnante de risques à vélo, expliquant, chiffres à l’appui, pourquoi, comme Yannis BM qui hait « ces foutus vélos à la con ». « C’est une menace sur roue », ajoute-t-il. Fan de Vélib’, s’abstenir, la liste de lésions est impressionnante et farfelue du « traumatisme maxillo-facial » aux« traumatismes du pénis (…), selon une étude rétrospective égyptienne ».

Enfin, le groupe « Vélib’ », plus sérieux, recense les informations utiles relatives au Vélib’, comme cette application pour Netvibes, permettant à tout moment de connaître le nombre de places vides et de vélos disponibles dans chaque station. Les utilisateurs regroupent également des photographies de leurs stations ou d’eux à Vélib’. 

Article publié sur LeMonde.fr

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